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Pour une révolution de la confiance


A 26 ans , après des études d’ingénieur, Michel Hervé fonde en 1972 l’entreprise Hervé Thermique spécialisée en génie climatique et électrique. Dès la création, Michel Hervé a encouragé l’autonomie et la liberté de chacun de ses collaborateurs : « Je ne voulais pas être un chef mais un référent : j’ai organisé le travail selon le principe de la subsidiarité, le responsable n’intervenant que lorsque ses collaborateurs le lui demandent. »

Le système fonctionne si bien qu’au bout de quelques années, ses collaborateurs ont de moins en moins besoin de lui. « J’ai pu alors travailler à mi-temps. » ce qui lui permet de s’engager en politique. Il est élu maire de sa commune, Parthenay, en 1979 et y restera jusqu’en 2001. Il devient aussi député des Deux-Sèvres en 1986 puis député européen en 1989.

De cette expérience, il en a tiré une conviction, c’est que « la base de la société démocratique, ce n’est pas l’individu, c’est le groupe. Et la matière première qui permet au groupe de fonctionner de façon démocratique, c’est la confiance ».

Après avoir écrit plusieurs ouvrages dont Une nouvelle ère- sortir de la culture du chef

(Editions François Bourin, 2015) , dans Pour une révolution de la confiance, Michel Hervé fait un plaidoyer pour  la «  démocratie concertative » construite sur la confiance entre les individus et qui permettra de réformer l’école, refonder l’entreprise, transformer la société.

Dans une première partie du livre, l’auteur traite le sujet du savoir-être. Il se livre à une critique du conformisme «  la première condition pour développer pleinement notre savoir-être, c’est de nous extraire des injonctions sociales permanentes au conformisme » . Il plaide pour le développement de la singularité «  vivre sa vie à l’écoute de soi, de ses centres d’intérêt, de ses émotions et non pour faire plaisir à une autorité extérieure ». Il consacre un chapitre à une critique de la rationalité technique « l’homme doit rester maître de son destin et en aucun cas le confier à ses outils ». Et il finit cette première partie par un chapitre sur l’école qui « vise à former des individus adaptés à la vie dans un cadre national, militaire et industriel et non à la vie dans une société de l’information mondialisée. Il est temps que cela change ».

La deuxième partie du livre concerne la création, car « l’enjeu des générations présentes et des générations à venir est plutôt de créer ensemble, à travers la force du collectif, une société respectueuse des individus et de l’environnement » ; cette deuxième partie est composée de quatre chapitres aux titres tout à fait explicites : le besoin de créer, faire ensemble, être avec la nature, l’intelligence collective et l’intelligence émotionnelle, au-delà de l’intelligence augmentée.

Dans la dernière partie l’auteur met en perspective ce que lui ont appris 40 ans d’expérience de pilotage d’une entreprise tout à fait atypique en le confrontant aux grandes théories actuelles ( de la comptabilité du temps au compte personnel, économie du don, économie de marché et économie de rareté ).  Il conclut sur le management concertatif pour réformer l’entreprise et élargit son propos sur « La démocratie concertative que j’appelle de mes vœux ne désigne pas seulement un mode de constitution de l’autorité ou une manière d’exercer le pouvoir. C’est une manière de vivre et d’aimer fonder sur la fraternité, la création collective, le don et le contre don ».

Un livre très facile à lire, dans lequel on trouve de nombreuses idées intéressantes et des « phrases choc ». Il laisse toutefois un gout d’inachevé, car l’auteur se lance sur de multiples pistes, cite de nombreux auteurs, mais n’approfondit pas toujours assez les idées qu’il promeut.

 

 

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