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Atlas de l'antropocène
ATLAS DE L’ANTHROPOCENE François Gemenne, Aleksandar Rankovic, Les Presses de Sciences Po , 2019


C’est en 2000 que Paul Crutzen  a popularisé le mot Anthropocène, pour décrire la période particulière que nous vivons où l’homme est devenu une force géologique . « L’Atlas de l’Anthropocène » de François Gemenne et  Aleksandar Rankovic traduit en chiffres et en graphiques la  « grande accélération » qui s’est produite depuis les années 50. Il nous est parfois difficile de réaliser que nous sommes en train de vivre une révolution planétaire. Les données rassemblées ici - dans cet atlas-   nous rappellent cette singulière vérité » , nous dit Jan Zalasiewicz dans sa préface.

François Gemenne est chercheur du FNRS à l'Université de Liège : membre du GIEC, il est spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement, Aleksandar Rankovic est docteur en écologie et diplômé en affaires internationales et chercheur à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Pour réaliser cet atlas ils se sont appuyés sur un travail de « mise en images » remarquable réalisé par l'Atelier de cartographie de Sciences Po.

L’Atlas est structuré autour de 7 grands thèmes : Notre époque l’Anthropocène, Ozone, Climat, Biodiversité, Pollutions, Démographie, Politiques de l’Anthropocène , thèmes qui correspondent bien au part pris des auteurs : « Par le choix même des sujets traités, nous avons privilégié la dimension politique de l’Anthropocène–dans sa définition, ses causes, ses conséquences et les réponses apportées - car il nous semblait primordial qu’in fine, il pointe vers le besoin d’un changement de modèle ».

Un ouvrage de référence qui fait ressortir notre immense responsabilité dans le changement écologique en cours et comme l’exprime très bien Bruno Latour dans la postface dont je vous livre un long extrait ci-dessous, qu’il est urgent d’arrêter de vouloir dominer et maitriser la planète. « Atlas, dans la mythologie, représente un géant capable de tenir la Terre sur ses épaules sans en être écrasé. Mais quand Gérard Mercator publie en 1538 ce qu'il décide d'appeler un Atlas, le rapport des forces s'est complètement inversé : un "Atlas" est un ensemble de planches, imprimées sur du papier, quelque chose que l’on feuillette et que le cartographe tient dans sa main ; ce n’est plus la Terre que l’on a sur le dos et qui nous écrase, mais la Terre que l’on domine, que l’on possède et que l’on maîtrise totalement. Près de cinq siècles après, voilà que la situation s’inverse à nouveau : paraît un "Atlas" qui permet aux lecteurs de comprendre pourquoi il est tout à fait vain de prétendre dominer, maîtriser, posséder la Terre, et que le seul résultat de cette idée folle, c’est de risquer de se trouver écrasé par Celle que personne ne peut porter sur ses épaules. »

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