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LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT


 « J’affirme ici et je prouve qu’il est devenu impossible de défendre la santé des vivants, de tous vivants – hommes, bêtes, plantes – au temps des SDHI , ces pesticides que personne ne connaît et qui sont pourtant épandus partout en France ». D’entrée le ton est donné par Fabrice Nicolino , journaliste d’investigation, spécialiste de l’écologie au sein de Charlie Hebdo, fondateur du mouvement «  Nous voulons des coquelicots » qui lutte pour l’interdiction de tous les pesticides.

Les SDHI (inhibiteurs de la succinate deshydrogénase ) sont des agents chimiques qui visent «à ralentir, voire à stopper tout à fait un processus biologique, celui de la chaine respiratoire des champignons ». Les SDHI sont des pesticides fongicides. Ils sont  apparus dans les années 60. Pendant 40 ans, il y aura relativement peu d’activité :  quelques produits seront mis sur le marché, mais ne traiteront jamais des surfaces importantes et les produits seront retirés du marché. En 2003 , démarre le deuxième temps du développement des SDHI , avec la commercialisation par BASF  du Boscalid, un SDHI de nouvelle génération. Démarre alors une course de vitesse entre les géants de l’agrochimie qui développement chacun de nouvelles substances actives qui sont désormais utilisées à grande échelle comme antifongiques en agriculture.

Sur le site de l’ANSES , on peut lire «  En avril 2018, plusieurs scientifiques alertaient, dans une tribune publiée dans la presse, sur des risques potentiels de ces substances pour la santé humaine. L’Anses a alors réuni un collectif d’experts indépendants pour expertiser ce signal et a conclu, sur la base de leurs travaux, à l’absence d’alerte sanitaire pouvant conduire au retrait des autorisations de mise sur le marché de ces fongicides ».

C’est cette conclusion que conteste Fabrice Nicolino : pour cela il analyse en détail l’alerte initiale des scientifiques et pointe du doigt la lenteur de réaction de l’administration (ANSES),  le choix discutable des experts, les conflits d’intérêt et l’action de lobbying des firmes agrochimiques.

Dans un style percutant non dénué d’humour, il nous fait part de toutes ses démarches, des réponses ( ou des non réponses ) qu’il a obtenues  et des informations qu’il a pu glaner «  par la bande » et de sa conclusion qu’il est urgent d’arrêter la commercialisation des SDHI .

Et il termine en faisant sienne une phrase de Henri David Thoreau écrite en 1849  « Tous les hommes  reconnaissent le droit à la révolution, c’est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement  et le droit de lui résister quand sa tyrannie et son incapacité sont notoires et intolérables » pour conclure  «  Je pense que nous y sommes ».

 

 

 

 

 

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